Salut,
le problème de la sexe-ratio (oui, c'est féminin, même si ça sonne mieux au masculin) reste un problème mal compris des biologistes. Le premier à s'être intéressé aux problèmes de la sexe-ratio est Fisher qui dans les années 1930 a montré que théoriquement dans une population la seule stratégie qui se maintient à long terme est de produire autant de mâles que de femelles. Pourquoi ? parce que si on a beaucoup plus de mâles que de femelles dans la population, il est plus intéressant de donner naissance à beaucoup de filles pour avoir le maximum de descendants (autrement dit augmenter sa valeur sélective ou fitness en anglais), car si on faisait le contraire, tous les fils risqueraient de ne pas trouver de partenaires et donc de ne pas se reproduire du tout (donc pas de descendants et la lignée s'éteint progressivement). A l'inverse, si il y a beaucoup plus de femelles que de mâles dans la population, il sera plus judicieux de produire plus de fils que de filles (pour les mêmes raisons, compétition sexuelle oblige). Mais ça reste théorique et finalement il y a pas mal de cas où on n'a pas autant de mâles que de femelles... et on n'a pas encore trouvé d'explications pour tous les cas. L'idée de naga ne me parait pas très réaliste telle quelle simplement parce qu'il y a la dispersion (ou migration si vous préférez) qui élimine les éventuels problèmes de consanguinité... et il n'y a jamais (en condition normale) qu'une seule famille dans une mare. Actuellement, on tend plutôt vers des idées du genre : on produit principalement le sexe le moins conteux à produire ou dont le développement est le meilleur dans les conditions de l'environnement rencontré. Je m'explique : imaginons un cas tout à fait hypothétique chez les apistogramma. Chez ces poissons il y a beaucoup de compétition entre mâles pour posséder les femelles. Et en gros ce sont les mâles les plus forts et les plus gros qui ont le plus de femelles. Donc on a intéret à produire des gros mâles si on veut avoir des petits-enfants. Or on ne dispose généralement que d'un an pour le faire. Il faut donc que les mâles grossissent le plus vite possible. Dans un environnement riche et où la température est élevée (par exemple en plein soleil, croissance plus rapide), il peut être plus judicieux de produire surtout des mâles parce qu'ils seront plus gros et plus forts plus vite que ceux qui auront grandi dans un milieu pauvre et plus froid. Il y aura donc sélection pour les individus qui produisent un excès de mâles dans ce milieu. Par contre dans un milieu pauvre et froid (par exemple à l'ombre) on a pas intérêt à produire des mâles parce qu'ils ne grandiront pas vite et ne sauront pas s'imposer pour accéder aux femelles. Il est alors plus judicieux de produire surtout des femelles... au cours de leur croissance les jeunes ne sont pas inféodés à un territoire et peuvent donc passer d'un milieu à un autre sans problème, ce qui homogénéise la population. Globalement on pourra alors avoir une sexe-ratio qui tend vers autant de mâles que de femelles, mais localement, par exemple dans une seule ponte, n'avoir qu'un seul sexe. Des gens tentent aujourd'hui de faire des modèles sur ordinateur en y intégrant de nombreux facteurs (dispersion, compétition entre les sexes pour les ressources, survie différente des sexes, etc etc etc...) pour essayer de comprendre, mais c'est encore loin d'être gagné, tout comme c'est loin d'être simple...
Pour ce qui se passe chez les apisto et les pelvicachromis, je n'ai pas lu grand chose sur le sujet et je ne sais pas si quelqu'un a émis une idée réaliste...
Séb
PS 1 : désolé pour le mal de tête
occasionné !
PS 2 : la composition de l'eau, notamment le pH, sont peut-être simplement des indicateurs de la qualité du milieu (richesse en nourriture par exemple)
[ Ce Message a été édité par: Séb_59 le 06-09-2003 23:12 ]