Mon vieux mâle F1 Altolamprologus compressiceps "Kantalamba" (Golden Head) a 14 ans !
L'histoire de ce poisson est assez extraordinaire
C'était en 2006, j'hébergeais un couple sauvage d'Alto qui se reproduisait régulièrement dans une grande coquille de Murex. Et si je pouvais régulièrement observer des oeufs, voir quelques larves, les cohabitants dudit bac ne laissaient aucune chance aux petiots de pointer le bout de leurs nageoires. Les co-locataires s'appelaient Cyphotilapia et Lepiodolamprologus lemairii. Inutile de faire un dessin
Les tentatives d'isolement du couple s'étant soldées par des échecs successifs, j'ai laissé tout ce petit monde vaquer à ses occupations aquatiques.
Jusqu'au jour où, au retour de quinze jours vacances — il se passe toujours quelque chose pendant les vacances
— je retrouve les Alto complètement épluchés, ventres en l'air, une petite femelle frontosa noire comme du charbon et les autres Cypho (un mâle et trois femelles) agglutinés sur 20 cm2 d'un aquarium qui avait quand même 200x60 de surface au sol
Pendant mon congé, le gros (l'énorme !) mâle Lepidiolamprologus lemairii (seul de son espèce dans le bac — une sacrée gueule, cela dit !) avait décidé de préparer une chambre nuptiale et un nid douillet, au cas où une jolie femelle passait par là... Ne trouvant certainement pas la coquille de Murex à son goût, il l'avait déménagée tout contre l'entrée de la décante. Détail qui aura son importance par la suite...
Ne trouvant finalement pas de gente damoiselle, le L. lemairii s'est calmé au bout d'une semaine et j'ai laissé l'aquarium vivre sa vie, les Cypho ayant retrouvé une activité normale, parvenant même à se reproduire.
Ce n'est que deux mois plus tard, lors d'un changement d'eau et d'un nettoyage de la décantation, que j'ai découvert un minuscule Alto compressiceps dans le filtre :gold: Le couple sauvage avait donc réussi à se reproduire juste avant de se faire exploser
par le Lepidio ! Lequel, en déplaçant la coquille vers l'entrée du filtre a permis à cet alevin de s'en sortir. Je l'ai donc sorti du filtre afin qu'il intègre un bac de grossissement avec les autres repros de mon locarium de l'époque.
Une chose est sûre, la croissance de l'Alto est lente, mais lente
Il a finalement élu domicile après une bonne année dans un 150x50x50 en compagnie de Nl mondabu et de Cyprichromis leptosoma.
Et puis, en 2008, je décide de prendre quelques jours de vacances (encore ces satanées vacances !!) en hiver.
Au retour, le drame !!! Panne d'électricité, panne de chauffage... Dans le locarium, l'eau des bacs est à... 12°C
Une hécatombe
Sur ma quinzaine de bacs, seuls survivront un trio d'Haplochromis burtoni, quelques Synodontis petricola (j'en possède toujours quatre de cette époque) et... le déjà rescapé Altolamprologus compressiceps "Golden Head"
Entretemps, j'ai pu vérifier qu'il s'agissait d'un mâle.
S'en suivront quelques années un peu "compliquées", parsemées de nombreux déménagements (no comment :roll: )
J'ai pourtant toujours gardé au moins un aquarium pour mon Alto
Il a même vécu quelque semaines dans un seau de 20 litres, équipé d'une petite résistance et d'un bulleur — je changeais un litre d'eau par jour.
Entre 2013 et 2016, il a régné en maître dans un 450 litres au milieu de Neolamprologus brichardi "Karilani" et de Tropheus sp. black "Bemba".
Et depuis 2017, dernier déménagement en date, il trône toujours dans ce 450 litres, en compagnie d'un trio de Neolamprologus cylindricus et d'un petit groupe de Paracyprichromis nigripinnis.
Quatorze ans plus tard, ce survivant de la première heure, passé par mille et une aventures et ayant côtoyé pas mal d'écailles, est devenu un superbe poisson.
Dire que je m'y suis attaché est un euphémisme
Et je sais déjà que le jour où mon Alto rejoindra le paradis des poissons, je ne retiendrai pas la larme qui coulera immanquablement :gold: